De Bruxelles à Marseille, le coup du Père François.

Fin septembre 2024 le pape s’est rendu en Belgique lors d’un de ses voyages à l’ambiguïté soigneusement entretenue. Présentés comme « voyage privé », « voyage apostolique », « visite d’un chef d’État » selon qu’on veut disqualifier la critique, se draper dans le « respect dû à une religion » tout en prenant des positions politiques ultra réactionnaires, ou pomper de l’argent public. Chaque chose en son temps, mais dans le même mouvement.

L’Église catholique en Belgique, comme dans bien des pays, baigne dans un fort sentiment de déclin : baisse de plus de 30 % du nombre de prêtres diocésains en cinq ans, moins de séminaristes, forte baisse de la pratique (8,9% vont à la messe au moins une fois par mois), moins de 50% des Belges se déclarent catholique, selon l’Église elle-même.

Toutefois, en Belgique les cultes reconnus sont financés par l’État, « ce système offre un certain confort à une Église qui n’a pas à lutter pour survivre », estime le journal La Croix.

À la question « Qu’attendre de la venue du pape François en Belgique ? » un paroissien belge aurait répondu « Nous espérons qu’il nous confirme dans ce nouvel élan plus missionnaire (…) que sa visite puisse participer à changer l’image de l’Église en Belgique ». Il n’a pas été déçu du voyage.

Dans le cadre d’une rencontre avec des étudiants et enseignants de l’université catholique de Louvain-la-Neuve, le pape a déclaré, « la femme est un accueil fécond » et un « dévouement vital ». Propos immédiatement dénoncés par l’université, comme une position « déterministe et réductrice ».

Devant la tombe du roi Baudouin le pape a salué la désapprobation par le souverain belge de l’IVG. « Une loi meurtrière » a-t-il dit.

Lors de la conférence de presse dans l’avion du retour, d’après la RTBF (Radiotélévision belge francophone) le pape a déclaré qu’« un avortement est un homicide, les médecins qui font cela sont, si vous me permettez l’expression, des tueurs à gages ».

À l’initiative de Bernard De Vos, ancien délégué général aux droits de l’enfant, 524 personnes souhaitant être débaptisées ont publié une lettre ouverte pour dénoncer « la réponse tiède face aux (violences) commises par certains membres du clergé à l’encontre des enfants et des femmes, et l’absence de mesures concrètes pour accompagner et dédommager les victimes ».

Ces événements rappellent aux habitants des Bouches du Rhône la venue du pape à Marseille propulsée à grands renforts d’argent et de moyens publics et de « coups de com » médiatico-politico- religieux par la trinité Payan-Vassal-Muselier qui est à la laïcité ce que l’eau bénite est aux crus des Côtes du Rhône.

Rappelons que, le pape étant à Marseille, la Fédération de la Libre Pensée 13 a organisé avec succès au Toursky une conférence pour la défense et la promotion de la loi de Séparation de 1905. (Soulignons, avec certes un brin de cruauté, que chez certains « laïques » ce jour-là la discrétion l’a emporté sur le courage).

Amis de la Laïcité, de l’émancipation sociale, ennemis de la guerre, rejoignez la libre Pensée, vous y serez accueillis fraternellement dans l’action commune.

Henri Huille

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