QUESTION À L’ÉTUDE 2018-2019 LES MIGRATIONS INTERNATIONALES
FÉDÉRATION DES HAUTS-DE-SEINE
DE LA LIBRE PENSÉE
QUESTION À L’ÉTUDE 2018-2019
LES MIGRATIONS INTERNATIONALES
PRÉAMBULE
Lors de son congrès de Saint-Herblain d’août 2018, tandis que s’achevaient à Marrakech les discussions préparatoires à l’adoption du Pacte mondial sur les déplacements de populations sous l’égide de l’Organisation des Nations-Unies (ONU), la Fédération nationale de la Libre Pensée (FNLP) a retenu le thème des migrations internationales comme question à l’étude proposée aux fédérations départementales et groupes affiliés pour l’année 2018-2019. L’errance et les nombreux naufrages en mer Méditerranée de frêles esquifs chargés d’hommes, de femmes et d’enfants en détresse, souvent promis à un destin tragique, le refus de plusieurs pays européens d’ouvrir leurs ports au navire ayant recueilli six cent trente naufragés, L’Aquarius, affrété par l’association SOS Méditerranée, et, enfin, la volonté de nombreux États ainsi que du Vatican d’interdire toute immatriculation de ce bâtiment de secours en mer, le dernier encore en activité, parce qu’ils insultent la conscience humaine, justifient à eux seuls ce choix pour les humanistes que nous sommes.
Néanmoins, deux autres raisons au moins militent également en faveur de cette option. D’une part, nous le verrons, la guerre, la pauvreté et l’effondrement de nombreuses nations induisent ces migrations. Or, fervents internationalistes, les libres penseurs entendent lutter contre ces fléaux partout dans le monde, notamment dans le cadre de l’Association internationale de la Libre Pensée (AILP). D’autre part, lorsqu’il aboutit, l’accueil de demandeurs d’asile, de réfugiés de toutes sortes et, plus généralement, d’hommes, de femmes et d’enfants aspirant à une vie meilleure, dans les pays développés d’Amérique, d’Asie et d’Europe, pose le problème de la concorde entre des individus aux trajectoires spirituelles et culturelles très diverses, qui doit être le point de départ d’une large émancipation politique et sociale pour tous dans la cité. Or, à cet égard, pour tous les pays, la séparation du politique et du religieux, des Églises et de l’État, serait, là où elle n’est pas établie, et constitue, là où elle l’est, un instrument essentiel pour la paix civile et le progrès, comme le montre, en dépit des remises en cause de la loi du 9 décembre 1905, le cas de la République française. L’instrumentalisation d’une laïcité frelatée, contraire à l’œuvre de liberté édifiée par Buisson, Briand et Jaurès, contre la partie de la population française d’origine musulmane nous le rappelle chaque jour suffisamment. Revenons sans cesse à la déclaration de principe de la Libre Pensée : « Elle adjure tous les hommes de progrès, oublieux de leurs vaines querelles, de se grouper dans son sein pour travailler à l’avènement d’une morale rationnelle de bonheur, de dignité humaine et de justice sociale. »