À Marseille, des fonds publics pour le collège d’endoctrinement hors contrat Cours Ozanam » du réseau Espérances banlieue
À Marseille, des fonds publics pour le collège d’endoctrinement hors contrat Cours Ozanam » du réseau Espérances banlieue
Le 4 mars 2019, Martine Vassal inaugurait les locaux tout neuf du collège Ozanam, collège privé hors contrat, situé dans le treizième arrondissement de Marseille. Le département, qui soutient les collèges privés des Bouches-du-Rhône, s’était associé au projet, au titre de ses aides pour la politique de la ville.[i] Parmi les personnalités présentes on pouvait noter, Bruno Gilles Sénateur (UMP), Stéphane Ravier Sénateur (FN), Dominique Tian Député (UMP), Sandrine d’Angio (Mairie du 13-14 de Marseille), Kathy Racon Bouzon aujourd’hui Député LREM (sans mandat alors), et bien d’autres, accompagnés de représentants de la Marine Nationale et de la Légion Étrangère … [ii]
L’établissement, pour réaliser son projet avait bénéficié auparavant de l’aide substantielle du conseil municipal de la ville de Marseille par la signature d’un bail emphytéotique d’une durée de 20 ans pour un terrain d’une superficie totale de 2 082 m². Une parcelle bâtie dotée d’une maison à usage d’habitation et des dépendances qualifiée par la mairie, « en très mauvais état », mais tout de même composée : – au rez-de-chaussée : une entrée, un petit et un grand salon avec cheminée, une salle à manger, une cuisine, un office, une arrière-cuisine, un cellier, une chaufferie, un WC et un lavoir ; à l’étage : 6 chambres, un bureau, 2 salles de bains, 2 WC et 2 pièces à usage de lingerie ; des dépendances : un garage de 28 m² et une ancienne maison de gardien désaffectée de 25 m². Et ceci pour 6900 € par an.
Dans son discours Martine Vassal déclarait : « Ce type d’établissement donne à chacun une chance de réussir et notre territoire a bien besoin de structures comme la vôtre ».
Voyons donc voir ce qu’est ce collège que Madame la Présidente apprécie tant.
Cet établissement, est le prolongement de l’école primaire hors contrat du même nom crée à Marseille en 2014 avec le soutien de l’association catholique d’aide aux devoirs, Massabielle, situé dans le quartier des Lauriers à Marseille.
Il appartient au Réseau Espérance Banlieue (devenue Fondation Réseau Espérance Banlieue), dont le président et fondateur est Eric Mestrallet.[iii]. Cette fondation a pris son envol en 2012 grâce à la Fondation pour l’école à la tête de laquelle on retrouvait Anne Coffinier, l’une des égéries de la Manif pour tous. Elle compte 17 établissements en France financés par la Fondation de France, la Fondation Bettancourt-Schueller, la Fondation Raoul Follereau notamment, et d’un grand nombre d’entreprises du CAC 40 et a reçu les soutiens politiques d’Emmanuel Macron, François Fillon, du ministre Blanquer, de Christine Bouttin et bien d’autres… Le Réseau se présente comme une réponse aux « besoins éducatifs urgents » des banlieues.
Il se définit comme a-religieux et se déclare « dispositif pilote », destiné à permettre le raccrochage scolaire aux enfants des quartiers défavorisés, ici des enfants des familles des quartiers prioritaires de Saint-Just, Malpassé et Corot. Il vante le caractère épanouissant de sa pédagogie pour l’enfant. Une école de l’intégration pour « donner à ces jeunes le goût de la France, le goût de la culture.[iv].
Il a fait l’objet en 2017 d’une série de plaintes de la part de parents d’élèves pour violence sur mineur, non-assistance à personne en danger et prosélytisme.
Médiapart l’avait épinglé dans un article du 8 sept 2017, dénonçant des méthodes autoritaires et un encadrement quasi-militaire. En effet, dans cet établissement, les enfants doivent porter l’uniforme (sweet-shirt à capuche vert pour les garçons, violet pour les filles (mixité peut-être, mais il ne faut pas exagérer) et doivent s’en montrer dignes (une mesure disciplinaire consiste à leur enlever pour un temps. La journée débute par le levé des drapeaux français et européen, la Marseillaise et un remerciement : « merci à la France de nous permettre d’aller à l’école et à nos parents de nous faire confiance ». Les groupes sont organisés en sizaine avec un « grand » à leur tête. Les enfants doivent participer aux tâches de l’école (balayage de la cour, nettoyages des WC, chauffage des repas etc…).
Quelques témoignages de parents ayant retiré leurs enfants de l’école, aide à établir un caractère prosélyte de l’établissement.
« On y trouve des photos de Saints dans des classes, la croix de Jésus dans le bureau du directeur. Les deux séjours en mini-camp ont été fait dans des monastères. Le prêtre en tenue religieuse () vient expliquer aux élèves son parcours de vie et son cheminement vers la foi…
On explique aux enfants toutes les fêtes chrétiennes et aucune juive, musulmane ou bouddhiste. On leur parle de Jésus. Et puis, des élèves et des parents d’école m’ont raconté un étrange rituel qui s’est produit en fin d’année où le directeur, sans l’accord des parents (encore une fois) a demandé aux élèves de CM2 de se mettre en ligne. Les professeurs ont alors mis un drap blanc sur la tête, signé de la croix puis leur ont versé de l’eau sur la tête. ». [v]
Enfin un autre témoignage qui mérite qu’on s’y arrête, est celui du directeur du Cours Ozanam, lui-même :
« Notre école est un mélange entre scoutisme et école”.
On ne peut qu’être d’accord. A une nuance près, mais de taille. Est-ce bien une école ?
CC
Quelques sites à visiter :
https://www.youtube.com/watch?v=xX0ws0G11ks
https://www.coursozanam.fr/la-gestion-de-l-ecole-1
[i] https://www.departement13.fr/le-departement/linstitution/retour-sur/detail/article/a-marseille-des-nouveaux-locaux-pour-le-college-ozanam/?L=0&cHash=a4771ff33da6a11546d01151491ac8f8
[ii] Voir photo
[iii] Eric Mestrallet est PDG de « Arthur Straight Groupe », Conseil aux dirigeants d’entreprises. Il est aussi l’ex-attaché parlementaire de Bernard Seillier, vice-président du Mouvement pour la France de Philippe de Villier.
[iv] https://www.esperancebanlieues.org/wp-content/uploads/2016/11/DP-1-FEB-DP2016-2017-FEB-Dossier-de-Presse-2016-2017-34pages.pdf
[v] Article Marsactu propos recueillis en 2018