Contre l’idéologie d’État, La Libre Pensée soutient inconditionnellement la Ligue de l’Enseignement.
La Fédération nationale de la Libre Pensée a pris connaissance de « l’affaire des jeunes » qui se sont exprimés librement sur la laïcité dans une initiative de la Ligue de l’Enseignement pour un concours d’éloquence. La Libre Pensée est indignée des attaques contre la Ligue de l’Enseignement qu’elle soutient avec force, vigueur et détermination.
Le procès fait à la Ligue de l’enseignement est un procès en sorcellerie, digne des procès staliniens. Il montre la véritable nature, profondément réactionnaire de ces censeurs et surtout qu’ils sont animés d’une profonde xénophobie antimusulmane.
Quels sont les faits ?
La Ligue de l’Enseignement participe à l’organisation d’un concours d’éloquence sur la laïcité. Elle présente quelques jeunes qui tiennent des propos discutables, mais qu’ils pensent. Ils n’ont pas été sélectionnés sur la base d’un discours fabriqué à l’avance pour plaire aux « officiels » du pouvoir. En clair, ils n’ont pas été des perroquets rabâchant ce que le pouvoir d’État veut.
La Ligue de l’Enseignement risque d’être sanctionnée, par la suppression de subventions ; parce qu’elle n’a pas imposé à ces jeunes la répétition du discours de l’idéologie d’État. La messe, même « laïque » est un conditionnement imposé. C’est le résultat direct de la loi « Séparatisme », loi profondément antilaïque, inspirée des principes concordataires « Qui paie, commande » et qui est un véritable assassinat de la liberté d’association.
La nature des « sanctions » demandée est aussi révélatrice de la véritable nature de ces apprentis Torquemada. On tape au portefeuille, dans une société où l’argent est roi. Les Inquisiteurs ne sont que les chiens de garde du Capital. Ils ne raisonnent que par et pour l’argent.
Ces jeunes ont parlé, ils ont dit ce qu’ils pensaient. Au moins, on sait où sont les problèmes et ce qu’il faut traiter. C’est le B-A-BA de toute pédagogie constructive. Il n’y a pas de remède possible, s’il n’y a pas de diagnostic. Comment avoir un diagnostic en la matière si les jeunes ne disent pas ce qu’ils pensent ?
Il y a plus grave et à la fois plus risible. Que reproche-t-on en fait à ces jeunes ? D’être jeunes en fait. Qui n’a pas dit d’énormes stupidités quand il était jeune ? La jeunesse ne sait pas, la vieillesse ne peut plus. Leurs censeurs sont nés vieux, n’ont jamais dévié, des « bons fils à papa » du XVIe arrondissement ou élevées comme des « Marie-Chantal » à Versailles.
Madame Pécresse, car c’est d’elle dont il s’agit, pousse des cris d’orfraie contre la jeunesse des banlieues. On la comprend, c’est un continent inconnu pour elle. Auteuil, Neuilly, Passy, ce ne sont pas Clichy, Saint-Denis, Cergy.
Elle hurle « à la laïcité », elle qui subventionne à grands renforts de fonds publics les bénitiers et les écoles catholiques. Elle veut supprimer les subventions à la Ligue de l’Enseignement. C’est une girouette à géométrie variable. Médiapart a relevé et dénoncé les « dérives » du très catholique Lycée Stanislas où il se passe de drôles de choses, pas très conformes à ce que l’on pense de la démocratie, de l’Éducation et de la laïcité.
Le Groupe communiste du Conseil régional, collectivité territoriale présidée par sainte-Valérie Pécresse, demande la suspension des subventions dans l’attente des résultats d’une enquête sur ce très pieux établissement. Que répond Madame Pécresse ? Non, bien sûr. On ne touche pas à l’Église ! Les subventions seront maintenues « quoiqu’il en coûte ». La laïcité pour cette dame patronnesse, c’est bon pour les musulmans, pas pour les catholiques. Ma bonne dame ! Elle ne voudrait pas qu’on l’appelle Valérie Pècheresse.
Il faut noter que certains médias, bien aux ordres et bien subventionnés par le pouvoir, ont entonné les chants de marche des régiments de parachutistes contre les « fellaghas ». Leurs proses ne sont que des journaux de régiment, dont Léon Tolstoï disait dans Guerre et Paix : « « Les rapports de l’armée sont « le naïf et indispensable mensonge militaire sur lequel repose toute description. »
Quant à nous, libres penseurs, nous serons toujours avec Antigone contre Créon.
Contre l’idéologue d’État !
Abrogation de la loi « Séparatisme » !
Christian Eyschen, Porte-parole de l’AILP
Jean-Sébastien Pierre, Président de la FNLP
Jean-Marc Schiappa, Président de l’IRELP