DECLARATION SOLENNELLE DE LA LIBRE PENSEE
Comme
en 1960 contre la loi
Debré,
Il
faut rassembler le mouvement laïque et les
laïques
Pour
s’opposer à toute
modification
de
la loi de Séparation des
Églises et de l’État du 9 décembre 1905
par
le gouvernement
Macron/Philippe !
Lorsque,
en 1959, la loi Debré
institutionnalise le financement public des écoles
privées dans le cadre de
contrats simples ou d’associations, les laïques descendent dans la rue
par
centaines de milliers et se rassemblent sur la pelouse du bois
de Vincennes le 19 juin 1960.
400
000
personnes représentant 10 813 697 citoyens pétitionnaires
prononcent le
Serment
de Vincennes :
«
Nous faisons le serment solennel
·
de
manifester en
toutes circonstances et en tous lieux notre irréductible opposition à
cette loi
contraire à l’évolution historique de la Nation ;
·
de
lutter sans trêve
et sans défaillance jusqu’à son abrogation ;
·
et
d’obtenir que
l’effort scolaire de la République soit uniquement réservé à l’École de
la
Nation, espoir de notre jeunesse.
»
Cette
pétition fut signée par la
majorité du corps électoral de cette époque, massivement signée aussi dans les
départements qui restent toujours soumis au Concordat
de 1801 et au statut clérical scolaire
d’exception d’Alsace-Moselle. La loi Debré
a été une des attaques principales contre la loi de 1905,
aujourd’hui menacée, c’est pourquoi la Libre
Pensée continue à revendiquer l’abrogation de la loi Debré.
Cette
campagne laïque fut menée par la Ligue
de l’Enseignement, la FCPE, les DDEN,
le SNI et la FEN regroupés
dans le CNAL et soutenue par la Libre
Pensée, l’Union rationaliste, la LDH,
la CGT, la CGT-FO , l’UNEF, le Grand Orient de France, le Droit Humain, la Fédération nationale des
Combattants républicains et les partis PSA, UGS, Parti
socialiste SFIO, Parti
Radical et Radical-Socialiste et le PCF.
A
l’occasion du 60e anniversaire du Serment de Vincennes du 19
juin 1960
La
Libre Pensée propose à l’ensemble du
mouvement laïque
une
manifestation nationale ou un rassemblement
national
Pour
défendre la loi de 1905 !
Préserver
la liberté de conscience en défendant la
loi de 1905 de Séparation des Eglises et de l’Etat
Notre
liberté est menacée, nos libertés
sont attaquées.
Personne
n’a oublié les violences d’Etat perpétrées dans un passé tout récent
contre les
« Gilets jaunes », ni plus anciennement contre les
élèves-infirmières
dont on
découvre
bien tardivement
l’irremplaçable utilité sociale. Dans les deux cas, plus que de
violences
policières, nous préférons
parler de violences d’Etat, décidées et couvertes aux plus
hauts
sommets de l’édifice républicain.
La Libre Pensée défend le droit à toute
forme d’expression et de manifestation, d’autant plus
légitimes
dans un pays marqué par
d’intolérables inégalités sociales qui sont elles-mêmes un
danger
pour la démocratie.
Nous
revendiquons
l’abrogation de la loi d’urgence « sanitaire »
et
la liberté de
manifester !
Visiblement,
le gouvernement n’a pas
renoncé à ses contre-réformes réactionnaires. Il entend s’en prendre à
nouveau
à la loi du 9 décembre 1905 qui garantit la liberté de conscience par
l’organisation réelle et effective de la Séparation des Eglises et de
l’Etat. C’est la liberté des libertés qui est
menacée !
Police des
Cultes ou Culte de la Police ?
Et dans le
même temps, les libertés
démocratiques sont remises en cause sur tous les plans. Un carcan
totalitaire
se met en place pour nous imposer un nouvel ordre social, politique et
même
sanitaire. Le gouvernement Macron/Philippe
propose, dans son
projet de révision de la loi de 1905, que l’Etat puisse dissoudre n’importe quelle
association à partir d’une déclaration jugée « dangereuse
» d‘un de ses membres. Qui jugera du caractère
« terroriste » d’une
déclaration ? : la puissance publique qui deviendra alors
juge et
partie. C’est le retour de la responsabilité collective de sinistre
mémoire. Nos libertés sont attaquées !
Raymond
Queneau dans
son Traité des Vertus démocratiques
disait : « Liberté : en soi, mot non
significatif. Il
prend un sens en face de sa négation : dans une tyrannie, libre devient
significatif. » Nous sommes désormais dans cette situation.
La liberté
de conscience ne peut être
garantie que par une ignorance de la puissance publique des croyances
et des
institutions religieuses. L’Etat doit être neutre en matière
métaphysique.
Un Etat
qui dit « crois » ou un
Etat qui dirait « ne crois pas »
est un Etat totalitaire, car il se mêle alors
de ce qui ne le regarde pas et qui est le plus précieux à
l’Humanité : sa liberté de penser
Quand le
Président de la République en
appelle à « la convergence des
forces spirituelles », quand il organise des
visio-conférences en
choisissant « ses »
interlocuteurs, il s’ingère dans un domaine spirituel, alors que son
action
doit rester dans le temporel. Mais comme il a fait faillite dans le
Temporel,
il essaie de se refaire une virginité politique par le Spirituel
Certains
ont couru à la soupe, tant ils
avaient soif de reconnaissance et d’avantages. Ils ne s’en sortiront
pas
grandis. De quel doit (divin ?) le Président de la République
peut
dire : celui-là peut venir, pas
celui-ci ? Quelles compétences « spirituelles
» a-t-il pour trier le bon grain spirituel de
l’ivraie des croyances ? N’est-ce pas le retour de la formule de
la Monarchie d’Ancien-Régime :
« Un Roi, une Foi »
?
La
Libre Pensée a dit Non !
La Libre
Pensée ne se considère pas
comme une « autorité spirituelle
». Elle n’a jamais mis personne sur le bûcher, ni proscrit des livres
par l’Index
ou forcé les consciences par l’Inquisition.
Elle se veut
indépendante de tous les pouvoirs et ne cherche pas à « influencer » le pouvoir pour
obtenir une « reconnaissance
» ou des prébendes.
Comme le
disait l’Empereur Julien, poursuivi d’une haine
multiséculaire par l’Eglise catholique qui le surnommait « l’Apostat », alors qu’il n’a
jamais été chrétien : « Le
déclin de Rome était dû à l’extension du christianisme, et l’extension
du
christianisme due à une usurpation ».
La
spiritualité, les spiritualités (il
y en a presqu’autant que de convictions), devrait-on dire, ne peuvent
être de
l’ordre du « politique ».
L’être humain n’est pas qu’un tube digestif, dès qu’il pense, fantasme,
rêve et
réalise, il fait preuve de « spiritualité
». Celle-ci est le produit de l’activité de son cerveau.
La laïcité
étant la neutralité des
institutions par rapport au domaine de la métaphysique, il ne saurait y
avoir
de « spiritualité laïque »,
car la spiritualité est le produit d’une conviction et une conviction
ne peut
jamais être neutre. Elle a un avis. Autre chose est la spiritualité
humaniste
qui met l’Homme au centre de sa condition, car c’est refuser toute
oppression
qui brime l’humain dans son réel.
Mettre les
forces spirituelles sous la
coupe du gouvernement, c’est du totalitarisme. Car c’est mettre
l’esprit des
hommes et des femmes sous le boisseau d’une puissance politique.
La «
convergence des forces spirituelles » est une
tentative
néo-concordataire d’embrigader les consciences sous la houlette d’un
régime à
l’agonie qui veut reprendre la main par un tour de prestidigitateur
Toute
organisation
du culte musulman par le pouvoir
est
un Concordat
Cette
tentative néo-concordataire puise
aux mêmes sources d’ingérence et d’intolérance que de vouloir imposer
aux
musulmans l’Organisation forcée d’UN
Culte musulman. IL n’y a pas UN,
mais DES cultes musulmans. Proclamer
qu’il faut UN culte, c’est s’ingérer
dans le domaine du religieux, c’est la négation pure et simple de la
Séparation
des Eglises et de l’Etat. C’est alors l’Etat qui gouverne les
consciences et
qui fixe le dogme religieux, ce qui est permis et ce qui ne l’est pas
en matière
de religion. C’est dénier le droit à ceux qui se réclament de l’Islam
de
s’organiser librement.
L’argument
est de dire : il faut
un interlocuteur musulman à l’Etat. Cet interlocuteur deviendra donc le
«
miroir » de l’Etat, il n’y a
plus dès lors « Séparation
» mais « Identification »
d’un culte à l’Etat. Si l’un est l’image et l’autre le reflet, il y a
« réparation du lien entre la religion et
l’Etat » par la construction d’un nouveau système
institutionnel qui
met les religions sous la coupe de l’Etat. Cela
s’appelle un concordat.
L’accepter
pour un culte, c’est
l’accepter demain pour tous les cultes.
Voilà le
véritable contenu sous-jacent
de la volonté présidentielle de réviser la loi du 9 décembre 1905 de
Séparation
des Eglises et de l’Etat !
La
révision-trahison macroniste de la
loi de 1905 s’avance masquée. Nous la dévoilerons au grand jour face à
l’opinion publique laïque.
Bas
les masques !
A
bas le Néo-Concordat !
Ne
touchez pas à la loi de 1905 !
La
Fédération
nationale de la Libre Pensée s’adresse une nouvelle fois au mouvement
laïque
dans sa diversité associative, syndicale, politique :
N’est-il
pas temps
de dire, tous ensemble et clairement : si le gouvernement
persiste dans
sa volonté de réviser la loi de 1905 de Séparation des Eglises et de
l’Etat,
Alors
nous organiserons une
grande marche nationale à Paris pour la défense de la laïcité !
Vincennes,
le 19 juin 2020
Partisans
de l’unité des laïques pour la défense du principe de Séparation des
Églises et
de l’état et de la loi de 1905,
nous informons d’un document de la Ligue de l’enseignement sur
le
Serment de Vincennes : https://memoires.laligue.org/actualite/le-serment-de-vincennes